Les extrêmes climatiques

L'apparition du ski et des sports d'hiver

Dès 1907, le Touring club et le ministère de l’Intérieur incitent à la création de stations de sports d’hiver et à la pratique du ski. Les premières stations naissent à Thorenc, Peïra Cava puis Beuil. Dans les années 1930, on aménage Auron, la Colmiane et Valberg.

Le ski et les sports d'hiver, ancrés dans les traditions scandinaves où leur pratique était indispensable pour les déplacements hivernaux, font leur apparition en France à l'aube du XXe siècle.

En 1878, des visiteurs découvrent le ski lors de l'exposition universelle de Paris.

En 1896, un Ski club des Alpes est fondé. La pratique d'abord utilisée par l'armée et spécialement les chasseurs alpins fait peu à peu des adeptes parmi les civils. L'intérêt économique et touristique de ce loisir attire l'attention.

Dès 1907, le Touring club et le ministère de l'Intérieur incitent à la création de stations de sports d'hiver et à la pratique du ski.

Les premières stations de repos estival en montagne encouragent ce phénomène : notamment Thorenc (où l'on s'adonne aussi à la luge et aux patins à glace sur le lac gelé), Peïra Cava puis Beuil.
Des épreuves festives sont organisées.

Dans les années 1930, avec le développement du ski de descente apparaît une nouvelle génération de stations plus éloignées du bord de mer et aux pentes importantes : La Colmiane, Valberg et Auron, avec l'aménagement de tremplins et de remonte-pentes.

7 documents

L'avènement de la plage et de la saison d'été

Jusqu'aux années 1920, la Côte d'Azur était recherchée pour la douceur de ses hivers et évitée durant les mois de chaleur, correspondant à la fermeture annuelle des hôtels. À partir des années 1930, la saison d’été supplante la saison d’hiver, qui elle décline.

En août 1926, Le Petit Niçois se fait l'écho d'un véritable phénomène lancé par les Américains, la ruée vers les plages l'été : " L'idée d'une saison d'été n'est plus une nouveauté, depuis trois ans et tout particulièrement depuis l'été 1924, se basant sur le nombre considérable d'étrangers entre Cannes et Menton, les syndicats d'initiative, d'accord avec les groupements hôteliers, se sont efforcés de réaliser une saison équivalente à celle de Vichy, Deauville ou de Paris-Plage.

La mode plus encore que le thermomètre a fait naître à la grande vie estivale toutes les stations. Le plus grand attrait des stations estivales est bien avant toute chose la mer.

On va à Deauville pour s'amuser, c'est un fait, mais on y va aussi pour se baigner ".

À partir des années 1930, cette saison touristique d'été supplante celle d'hiver qui décline.
Sous la pression des estivants, une nouvelle politique d'accès aux plages et au littoral préoccupe les pouvoirs publics.

Le tourisme d'été libère l'accès à la mer, pouvant désormais accueillir davantage de monde.

8 documents

La démocratisation du tourisme

Les pouvoirs publics interviennent dans l’économie du tourisme à partir des années 1930, en soutenant l’industrie l’hôtelière ainsi que la propagande touristique.

À la faveur de nouvelles doctrines économiques et de l'expérience de l'économie de guerre, les décennies 1920-1930 connaissent une intervention publique croissante dans l'économie.

Le tourisme n'échappe pas à la tendance générale.

Le soutien à l'industrie hôtelière, en crise à partir de 1930, et la propagande touristique sont les deux principaux axes de la politique du tourisme.

Des institutions nouvelles comme l'Office national du Tourisme fondé dès 1910 puis le Commissariat général au Tourisme sont les nouveaux instruments institutionnels de cette action.

La politique sociale rejoint l'intervention économique en 1936 avec la politique des Loisirs du Front populaire qu'incarne Léo Lagrange. L'instauration de deux semaines de congés payés annuels et du billet ferroviaire populaire permet aux classes laborieuses d'accéder à la pratique du tourisme.

La Côte d'Azur, par la fascination qu'elle exerce, est une des destinations des plus prisées dès l'été 1936. L'accueil de masses d'estivants aux revenus modestes s'organise grâce aux associations situées dans la mouvance politique du Front populaire qui jettent les bases du tourisme populaire azuréen.

4 documents

L'hôtellerie de plein air

À partir de 1936, et à l’instar de l’ensemble des destinations touristiques françaises, la Côte d’Azur se couvre de campings sur le littoral ou à l’intérieur des terres.

L'Illustration se fait l'écho au début du XXe siècle des premières pratiques touristiques du camping et caravaning.

Le phénomène, à l'origine réservé à une classe aisée, se développe après la Première Guerre mondiale, avec le scoutisme pour les adolescents, avec l'accroissement des automobiles pour les familles, puis surtout avec l'institution des congés payés en 1936.

La Côte d'Azur comme l'ensemble des destinations touristiques françaises se couvre de campings sur le littoral ou à l'intérieur des terres pour atteindre 169 terrains en 1961 et 500 000 campeurs annuels en 1962, époque d'essor du phénomène.

Une règlementation se met peu à peu en place pour permettre l'accueil de ce phénomène hôtelier de plein air tout en préservant les sites touristiques.

En régression depuis les années 1980, le camping trouve aujourd'hui des évolutions et dérivés dans la proposition de vacances insolites en plein air, dans des tentes ou yourtes confortablement installées au milieu de la nature.

5 documents

Le développement des stations de ski

La pratique du ski se démocratise après 1945. Le Conseil général des Alpes-Maritimes investit dans la création de stations.

La fin de la Deuxième Guerre mondiale voit le retour en nombre des skieurs sur les pistes, fréquentées les jeudis et dimanches chaque hiver. Les files d'attente apparaissent aux remonte-pentes.

Devant un phénomène en expansion, le Conseil général investit 175 millions pour équiper des stations en téléski ou télébennes en 1954 : Auron et Valberg, les deux principales, mais aussi Beuil, La Colmiane, Turini, Peïra-Cava, Andon et Tende-Castérino.

À une période d'exode rural important, c'est aussi un moyen d'apporter des revenus et activités complémentaires à la montagne.

Durant les années 1960, pour répondre à la demande, de petites stations sont également créées l'Audibergue (1960), Séranon (1964), Gréolières-les-Neige (1965), Saint-Auban et Roubion (1966), ainsi que des écoles des neiges. À l'apogée de ce phénomène, en 1971, une dernière station d'ampleur est inaugurée, Isola 2000.

D'autres restent à l'état de projet, comme Mollières-Les Adus, et entrent dans des secteurs naturels protégés.

À partir des années 1980, le ski connaît un plafond dans son développement. La nouveauté réside dans l'apparition et la généralisation des canons à neige permettant de pallier les aléas d'enneigement dans les stations.

8 documents


haut de page