Thème 2 : La quête de l’eau
La collecte de l’eau de l’Antiquité au Moyen-Age

Vitale, l’eau fut un élément incontournable de la sédentarisation des hommes qui en avaient besoin pour s’alimenter, abreuver leurs troupeaux et faire prospérer leurs cultures. A l’époque romaine la quête de l’eau a suscité des aménagements.
Comme Cimiez, Antibes possédait deux aqueducs.
A la chute de l’Empire romain, l’instabilité conduisit les populations à se percher pour mieux assurer leur défense. De ce fait on fut souvent privé de l’accès à l’eau.
On ne négligeait rien, pas même l’eau de pluie distribuée très irrégulièrement mais parfois en abondance lors de violents orages en la récupérant par les toitures et les chéneaux jusqu’à des citernes où on l’emmagasinait. Mais toutes les méthodes ingénieuses comme les galeries drainantes avaient leurs limites et les inconvénients des sites perchés, conduisirent à une descente progressive de l’habitat, comme à Nice à partir du XIIIe siècle au bord du Paillon où il était facile d’accéder à la nappe phréatique en creusant des puits à défaut de source abondante sur place.
Les canaux creusés au Moyen Âge furent des réalisations généralement modestes.
En montagne, où les sources abondaient, des canaux d’irrigation étaient utilisés pour l’arrosage des terres.
La maîtrise de l’eau pour ses multiples usages était un enjeu majeur, objet de conflits permanents entre communautés et entre particuliers.
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Les améliorations de l’adduction

Dans beaucoup de villages, l’eau se faisait rare en été. A Valbonne en 1687, il n’y avait qu’une petite fontaine qui tarissait fréquemment lorsque la sécheresse sévissait. Les débits étaient aussi tributaires de la qualité des conduites souvent sujettes à des déperditions.
Au XVIIIe siècle on ne ménagea pourtant pas les efforts pour améliorer la qualité des conduites et les moyens de surveillance.
Le XVIIIe siècle a également été une époque de progrès des connaissances. Antoine-Joseph Loriot inventa un mortier imperméable à l’eau en 1774 qui fut mis en œuvre dès 1775 à Biot dans le devis de réparation de la fontaine publique. Des techniques comme celle du siphon, connue des Romains, sont à nouveau mises en œuvre.
On renoua également avec des ponts aqueducs d’une certaine envergure comme celui dessiné par l’architecte Michaud en 1769 pour Malaussène.
Pourtant, au début du XIXe siècle, Nice n’avait toujours pas de fontaine et les habitants se contentaient de l’eau plus ou moins mauvaise des puits. Nombreuses étaient les situations identiques.
Cagnes était dépourvue d’eau dans l’enceinte du village en 1844, ce qui conduisit le conseil municipal à faire creuser un puits doté d’une pompe et l’adduction à eau ne parvint à deux fontaines qu’en 1895.
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Les grands canaux de desserte urbaine

Jusqu’en 1860, les opérations d’adduction gardèrent un caractère limité faute de capitaux. En 1857 la ville de Nice entreprit l’implantation d’un premier réseau achevé en 1862, mais vite insuffisant.
Dès 1863 il fallut élaborer un nouveau projet de prise d’eau sur le Paillon au Pont de Peille en traitant avec la Compagnie générale des eaux.
Préconisée dès 1843, la réalisation d’un canal dérivé de la Siagne, pour alimenter Cannes fut concédé par le décret de 1866 à une compagnie privée.
Le canal de la Siagne construit à ciel ouvert avec des tunnels fut achevé en 1868. En 1863, dans un souci de développement de l’agriculture, on décida de réaliser un vaste réseau d’irrigation dérivé de la Vésubie.
Les études butaient sur le coût, plus de 4 millions, mais finalement l’Etat apporta une subvention de 2,4 millions de francs.
Le chantier comportait un canal principal de 28 km, 3 canaux secondaires de 35 km et 15 km de conduite en fonte pour l’alimentation de la ville de Nice. La distribution commença au début de 1885.
Misant sur une économie dévoreuse d’eau et sur des cités prospères en plein essor dans les régions touristiques comme Nice, puis Villefranche, Menton, où le canal fut prolongé en 1891, Monaco, desservi en 1896, et Antibes, la Compagnie générale des eaux prospéra à la Belle Epoque en contribuant puissamment à la conquête de l’eau.
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Le recours aux nappes phréatiques

De longue date, norias, éoliennes et pompes extrayaient l’eau des nombreux puits disséminés dans les campagnes et, au milieu du XIXe siècle, les puits artésiens connurent un grand succès dans les campagnes niçoises où l’entrepreneur Dalbera s’équipa pour les forages et obtint des résultats encourageants.
En 1929, les sondages montrèrent l’existence de trois nappes aquifères en rive gauche du Var dont deux étaient susceptibles d’être utilisées par pompage pour la consommation.
Les résultats favorables non seulement pour la pureté de l’eau mais aussi pour l’abondance du débit conduisirent à la construction d’une usine de pompage dans la nappe phréatique en bordure du Var.
A la fin de l’année 1934 s’achevaient les travaux des trois groupes élévatoires et des puits filtrants tandis que démarrait un imposant chantier de pose de la canalisation d’alimentation du réservoir établi sur la colline du château.
Ainsi à partir de 1936, Nice disposait d’une sécurité en eau grâce à ce nouveau mode d’approvisionnement. Après la Siagne, l’option des nappes fut étendue à la Roya dans le cadre de négociations avec l’Italie pour alimenter le Mentonnais et soulager la desserte réalisée par le canal de la Vésubie.
Le pompage en territoire italien avait débuté au cours de l’été 1978.
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