L'éducation : Du collège au lycée
Au XVIe et XVIIe siècles, l’enseignement laisse une plus grande place à l’éveil, l’émulation et l’autodiscipline. Le latin reste la langue de l’enseignement. En première année on étudie la grammaire, en deuxième année les « humanités » (études des lettres classiques, latin et grec), et enfin la rhétorique (art de bien s’exprimer) et la dialectique dont l’exercice phare est l’explication de texte avec l’art de soutenir une conversation. Les mathématiques et la philosophie ne se généralisent qu’au XVIIIe siècle. La religion tient encore une grande place. Les journées sont longues. Les jeunes ont congés le samedi après-midi et le dimanche ainsi que les veilles et les jours de fêtes. Les vacances de 15 jours à 1 mois sont en septembre, après les moissons.
Au XIXe siècle l’éducation continue d’être très classique. Les pères décident de l’orientation et de la carrière des fils. Les lycées sont crées en 1802, ils regroupent les classes de la 6e à la terminale et sont exclusivement réservés aux garçons. Les études secondaires sont payantes. Le premier lycée laïque du département est crée à Nice en 1804 mais les parents préfèrent envoyer leurs enfants dans les collèges privés tenus par des religieux. Sous le Second Empire se crée dès 1860 à Nice le lycée Impérial, suivi par l’ouverture d’un collège à Grasse, puis à Menton en 1864, à Antibes en 1865 et à Nice Carabacel en 1867.
Le baccalauréat actuel marquant l’entrée dans la vie adulte et sanctionnant les études secondaires est institué sous Napoléon Ier en 1808. C’est alors un examen très difficile, 31 bacheliers en 1809, 3% d’une classe d’âge en 1936, 36% en 1970 et environ 80% de nos jours en moyenne.
À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle les rares filles qui continuent leurs études suivent des cours aboutissant au brevet ou brevet supérieur. En 1880 Camille Sée est à l’origine de la création des premiers lycées pour filles qui en 6 ans préparaient à un diplôme d’études secondaire. Le premier lycée pour filles ouvre à Nice en 1887 avec 89 élèves.
Entre 1860 et 1905 les effectifs scolaires ont triplé, 334 élèves au lycée impérial à Nice passant à 1000.
La gratuité de l’enseignement secondaire à partir de 1931 et le développement de l’enseignement professionnel augmentent considérablement le nombre de jeunes dans le secondaire. En 1936, l’âge de la scolarité obligatoire est prolongé jusqu’à 14 ans puis à 16 ans en 1959. On a allongé ainsi la période de l’enfance. Du jeune adulte dès l’âge de 12 ans on est passé à l’adolescent dont le développement focalise l’attention de la société. Autrefois l’enfant rentrait très tôt dans le monde du travail. Il était considéré comme un adulte avant l’âge de la majorité fixée à 21 ans, alors qu’aujourd’hui les jeunes rentrent plus généralement dans le monde du travail après leur majorité qui est de 18 ans depuis 1974.