Le travail des enfants
Le travail des enfants grâce à l’allongement de la scolarité et l’amélioration des conditions de vie a quasiment disparu dans les pays occidentaux. Il n’en fut pas toujours ainsi. La main d’œuvre enfantine était chose courante sous l’Ancien Régime.
Au Moyen Âge les enfants étaient placés sous contrat comme apprenti chez un artisan. Les enfants des campagnes étaient employés comme main d’œuvre d’appoint. Dans le département de nombreux jeunes enfants étaient envoyés seuls dans les alpages pour garder les troupeaux pendant l’été et ce jusqu’au milieu du XXe siècle. La Révolution industrielle du XIXe siècle généralise le recours aux enfants, plus dociles et meilleur marché (salaires 4 à 10 fois moins élevés).
Seuls les enfants des classes privilégiées sont épargnés. Employés dans les mines pour leur petite taille ou dans l’industrie textile, ces enfants connaissent une mortalité très élevée ainsi que la ruine physique. Ce n’est qu’en 1841 que la législation française s’intéresse à leur sort en fixant pour les entreprises de plus de 20 employés l’âge minimum à 8 ans, avec un maximum de 8 heures par jour pour les moins de 12 ans. Elle interdit le travail de nuit et impose un certificat attestant la fréquentation scolaire.
Néanmoins le travail des enfants n’a pas eu la même ampleur dans les Alpes-Maritimes que dans les grands centres industriels de France et d’Europe. Les activités sont tournées essentiellement vers l’agriculture, l’artisanat, la villégiature et surtout le tourisme à partir de la fin du XIXe siècle. De nombreux enfants étaient employés par leurs parents qu’ils aidaient dans leurs tâches dès leur plus jeunes âge (pêche, élevage, agriculture, petit commerce, artisanat). Les cahiers de présence des écoles montrent un fort taux d’absentéisme chez les élèves les plus âgés.
Les établissements qui emploient des enfants sont les manufactures (tabac à Nice, tapis à Puget-Théniers). C’est surtout dans les ateliers industriels comme la verrerie de la Bocca à Cannes ou les parfumeries de Grasse qu’on retrouve le plus souvent le recours à la main d’œuvre enfantine.
La politique du Second Empire s’inquiète du sort des enfants au travail. Sous l’égide de l’Impératrice Eugénie est créée la Société du Prince Impérial, qui vise à la protection de l’enfance.
La IIIe République continue l’action engagée. En 1874 une nouvelle réglementation qui s’applique à tous, met en place une inspection du travail pour les enfants avec obligation d’au moins 2 heures de cours par jour pour les moins de 12 ans. Le temps de travail tombe à 6 heures pour les moins de 12 ans avec coupure obligatoire pour les repas.
Il fut cependant difficile de faire appliquer la loi. Les premières actions ne sont entamées qu’à partir de la réforme scolaire de Jules Ferry en 1882. Avec l’allongement de la scolarité, le travail des enfants disparaît peu à peu au XXe siècle.
4.1 Contrat d'apprentissage de Guillaume Albin, 10 ans

Chez Pierre Marin, Tailleur de pierre, 1448
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4.2 Extrait du registre d'appel de l'école publique de garçons et de filles de Levens, février 1898

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4.6 Fascicule de la société de protection des apprentis et des enfants employés dans les manufactures, Paris, 1863

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4.7 Liste des "ouvroirs" et établissements de bienfaisance de Cannes accueillant des jeunes filles mineures dont certaines ont moins de 12 ans, 1889

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4.12 Lettre du maire de Grasse

Au sujet des contrats entre maîtres et apprentis qui sont inexistants sur sa commune. Selon ses déclarations il n'y a pas non plus de mineurs effectuant des travaux la nuit ou les dimanches et jours fériés, 1853
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