Convention des droits de pacage entre les seigneurs et la communauté : Sauze au XIVe siècle.

Accord conclu entre les seigneurs et la communauté de Sauze concernant les droits de pâturage : copies d’un acte du 30 octobre 1326. Vidimus de 1496. (Arch. dép. des Alpes-Maritimes, cote provisoire E-dépôt 71 DD 8).

L’élevage du bétail et le pâturage sont ancrés dans l’histoire de Sauze. La plus ancienne référence conservée dans ses archives communales est précisément un accord convenu entre les seigneurs et la communauté concernant les droits de pacage (droit de faire paître le bétail dans certains pâturages, comme les forêts communales ou domaniales, les communaux, les terrains en vaine pâture).
Le 30 octobre 1326, une convention est signée entre la communauté de Sauze et ses coseigneurs, Pierre Rostagni et Raymond Giraudi, concernant les droits de pâturage sur le territoire appelé « Pasquier ancien ». D'après l'accord, le Pasquier s'étendait sur les territoires de Daluis, Sausses, Castellet-lès-Sausses jusqu'à Villeneuve-d'Entraunes.
C'est une limite temporelle qui est définie par la charte : les coseigneurs interdisent aux habitants de Sauze le pacage sur ce territoire de Pâques jusqu'à la Saint Jean-Baptiste. Sauf en cas d'affermage, l'accès des troupeaux de Sauze au Pasquier est autorisé le lendemain de la Saint Jean-Baptiste.

L'importance de ces concessions était telle pour les Sauzois qu'ils demandent en 1496 une copie authentique sur parchemin (vidimus) pour en conserver la mémoire et la validité (E-dépôt 71 DD 8). Cet acte fait l'objet de nombreuses copies et traductions au cours des siècles suivants (E-dépôt 71 DD 9, E-dépôt 71 DD 10, E-dépôt 71 DD 11). Ces droits sont même revendiqués par la commune lors des procès au XXe siècle contre des particuliers (E-dépôt 71 4 D 1), démontrant d'une part la longévité et la permanence séculaire de droits formalisés et admis sur l’usage de la terre  et d'autre part la stabilité d'un territoire et de sa vocation.