La restauration du film, réalisée par la Cinémathèque française avec les laboratoires Eclair, a nécessité une expertise préalable de plusieurs années (pas loin de mille bobines inventoriées) et le développement de procédés et d’un protocole technique sans précédents.
L'autre élément important de cette reconstruction a porté sur la musique, car il n'existait aucune bande sonore d'origine. La Cinémathèque française a donc fait appel au compositeur Simon Cloquet-Lafollye qui a écrit la musique du film en puisant dans plusieurs siècles de musique symphonique. Un travail là aussi colossal, réalisé avec les Chœurs et l’Orchestre de Radio France ainsi que l’Orchestre national de France.

Les 4 et 5 juillet prochains, le film sera projeté en première mondiale à la Seine Musicale près de Paris, en ciné-concert avec plus de 250 musiciens sur scène.

Considéré aujourd'hui comme un des grands chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma, Napoléon n'a pas connu de succès commercial à l'époque. En effet, sorti quelques mois avant la naissance du cinéma parlant, il tombe rapidement en désuétude.
Aussi, en 1934 Abel Gance décide-t-il de reprendre son film pour en réaliser une version sonore. Il tourne de nouvelles scènes et postsynchronise les parties muettes. Le film, qui fait l’objet d’un nouveau montage, sort en 1935 sous le titre Napoléon Bonaparte.

En 1968, Abel Gance entreprend une nouvelle sonorisation de son film de 1927, avec comme en 1934, de nouveaux plans tournés et un nouveau montage. Produit par Claude Lelouch et intitulé Bonaparte et la Révolution, le film sort le 9 septembre 1971. À l’époque, c’est la société de production de Claude Lelouch, Les Films 13, qui détient les droits de toutes les versions du Napoléon d’Abel Gance.
Claude Lelouch, considérant que cette ultime version du film revue par Gance lui-même constitue un trésor du patrimoine cinématographique national, cède les droits à la Cinémathèque française en 1989.

L’affiche du film Bonaparte et la Révolution a été réalisée par Les Films 13 à partir d’une lithographie d’Auguste Raffet (1804-1860) de 1836, intitulée « Napoléon Bonaparte, Italie, 1796. ». Elle est exposée au Cleveland Museum of Art. À la fois peintre, dessinateur et graveur, Auguste Raffet a puisé son inspiration dans les scènes de genre militaire. Admirateur de Napoléon, il fut l’un des illustrateurs de l’épopée napoléonienne.