Publication pour les cycles Griffon. En toile de fond, Menton et son port, 1899, auteur Hugo d'Alesi (1849-1906). Arch. dép. Alpes-Maritimes, 6 Fi 2320.

 

 

Introduction.

Le XIXe siècle est celui des grandes mutations. Mutations économiques, grâce aux deux révolutions industrielles, et mutations sociologiques dues aux divers renversements de régimes politiques. Ces conditions permettent l’avènement d’une bourgeoisie puissante et avide d’exhiber sa réussite. Celle-ci, qui vit un véritable âge d’or, adopte des loisirs qui deviennent autant de nouveaux marqueurs sociaux.

Alors que les moyens de communication, comme le train, raccourcissent les distances et favorisent les voyages, cette bourgeoisie et une aristocratie européenne qui n’a pas dit son dernier mot investissent de nouveaux lieux, en bord de mer ou à la montagne. Le mot d’ordre est de fuir des villes polluées pour s’oxygéner et prendre soin de sa santé. Sous l’impulsion des Britanniques notamment, qui importent un art de vivre où l’activité physique tient une grande place, on découvre ou on redécouvre des sports mis au goût du jour. 

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Dans le grand bain (de mer).

La mer est porteuse pendant des siècles d’une image négative auprès de la majorité de la population. On la craint parce qu’on ne sait pas nager, parce que des créatures effrayantes, qu’elles soient réelles ou imaginaires, sont censées s’y cacher, parce qu’on la croit aussi coupable de transmettre des maladies. 

Au XVIIIe siècle, un basculement s’opère lorsqu’en Angleterre, des médecins attribuent au contraire des vertus curatives aux effluves marins et les prescrivent à leurs patients. Pour les membres de l’aristocratie à l’initiative du tourisme naissant, la mer devient un lieu de villégiature privilégié et favorise la création de stations balnéaires sur de nombreux rivages européens.

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Très chics régates.

Les régates telles qu’elles sont pratiquées sur la Côte d’Azur du XIXe siècle seraient un lointain héritage des regattas ou courses de gondoles, organisées dès le XIIIe siècle à Venise. 

C’est à un ingénieur de Ponts-et-Chaussées parisien, Léopold Bucquet, que l’on devrait leur introduction dans le sud de la France. Venu à Cannes soigner sa santé fragile, Léopold Bucquet, canotier à ses heures et nostalgique des courses auxquelles il participait sur la Seine, aurait dès 1857 décidé d’adapter un modèle de bateau d’eau douce en voilier pour concourir sur la Méditerranée. Quelques passionnés suivent son exemple et se fédèrent sous le patronage de clubs dédiés. Les premiers cercles nautiques voient ainsi le jour, en 1864 à Cannes, en 1883 à Nice. 

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De l’art du vélocipède.

Premier moyen de transport à deux roues et à propulsion humaine, le vélo s’impose très vite comme un symbole de progrès, de plaisir, de divertissement et de liberté. Les années 1890 en constituent l’âge d’or. Pas moins de quatorze sociétés et associations vélocipédiques naissent sur tout le littoral. Nice et Cannes réunissent à elles seules les deux tiers de ces associations. Si leur but premier est de grouper les cyclistes afin de créer des liens de camaraderie, celui de promouvoir la vélocipédie est également souvent invoqué. Les statuts de ces associations mais aussi les listes des membres qui les composent, déposés en préfecture, en disent beaucoup sur leurs adhérents. Limonadiers, imprimeurs, électriciens, tapissiers, coiffeurs… ces derniers sont souvent jeunes et surtout issus des classes populaires, ce qui est finalement assez rare pour être mentionné. Certes, certains « clubs » comptent parmi leurs membres des personnalités issues de milieux aisés, rentiers, avocats, médecins, publicistes. Mais de façon générale, le vélo s’impose comme une pratique populaire permettant de s’aérer et de communier avec la nature. Les excursions organisées permettent de parcourir paysages et villages et de s’approprier un patrimoine dont on prend de plus en plus conscience. 

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Le "boom" de l'automobile.

Le vélocipède, premier à permettre la locomotion autonome sur routes , est bientôt relayé par l’automobile. Si les associations vélocipédiques permettent une certaine mixité sociale, les sociétés automobiles sont quant à elles destinées à de richissimes adhérents. Le très chic automobile-vélo-club de Nice présidé en 1900 par le prince Georges Romanowsky, compte ainsi parmi ses membres à vie Arthur et Henri de Rothschild ou encore William K. Junior Vanderbilt de New-York. 

Ces riches amateurs s’amusent à mettre à l’épreuve leurs véhicules au cours de compétitions d’endurance et de vitesse qui sont autant des manifestations sportives qu’un outil de promotion de la voiture. En effet, perçus comme un passe-temps de l’élite financière, les premiers véhicules ne suscitent pas vraiment l’intérêt du public. Ils sont d’ailleurs trop peu nombreux, car construits en faibles quantités. En 1896, seules cinq automobiles circulent quotidiennement à Nice, tandis qu’en 1902 ce sont environ 80 véhicules qui sont dénombrés sur la corniche ralliant Monte-Carlo. 

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La naissance de grandes compétitions automobiles.

En 1890, la création du « Sport vélocipédique monégasque » connaît un rapide essor sous la présidence d’honneur du prince Albert 1er. En 1907, le club évolue sous le nom de « Sport automobile et vélocipédique ». À l’instar des grands rassemblements cyclistes, l’idée d’une épreuve automobile voit le jour en 1911. Disputée l’hiver, chaque édition à laquelle participent des concurrents prestigieux est destinée à attirer la jet-set européenne à Monaco et à concurrencer le carnaval de Nice.

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Des voitures et des femmes.

Quant au rôle des femmes dans le sport automobile, il n’est finalement pas si négligeable. Alors que de nombreuses disciplines leur sont fermées, et qu’aujourd’hui encore la voiture reste un objet très associé aux hommes, une forme de parité leur est assez tôt offerte en ce qui concerne la conduite de véhicules.

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Le frisson de l’aviation. ​

C’est avec les frères Wright que sont inaugurés en 1900 les premiers vols motorisés. Avant cet événement fondateur, la conquête du ciel est faite d’explorations tâtonnantes. Authentiques aventuriers, les pionniers de l’aviation n'ont qu’une obsession, concevoir des machines volantes capables d’aller toujours plus haut et toujours plus loin.

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Les ailes du désir.

Ces démonstrations rencontrent un franc succès et déplacent les foules. On estime à 100 000 le nombre de curieux et d’amateurs qui s’attroupent sur les plages de la Croisette et de la Promenade des Anglais pour assister au spectacle.

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Oh my golf !​

Si les origines du golf restent incertaines – elles pourraient être hollandaises, britanniques ou chinoises – il est communément admis que ce sont des Écossais qui lui ont donné la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Au début pratiqué essentiellement par les francs-maçons, le golf connait une rapide expansion tout d’abord en Grande-Bretagne puis dans le reste de l’Empire britannique avec le déploiement sur ses territoires d’officiers écossais. Ce sont à eux aussi que l’on doit la création du premier green hors des territoires britanniques, en 1856, à Pau, lors d’un séjour de villégiature.

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En garde ! L’escrime, art martial par excellence ?

Pendant des siècles, c’est au cours de duels à l’épée que l’on se bat ou que l’on venge son honneur. L’invention au XVIIe siècle du fleuret, lame de section quadrangulaire terminée par un bouton, « la fleur », offre la possibilité de pratiquer le combat sans avoir à blesser ou à tuer son adversaire. On assiste alors à la naissance d’un affrontement « pour le sport », codifié, où élégance et courtoisie prédominent. C’est ainsi qu’au XIXe siècle l’escrime devient un art d’agrément, au même titre que l’équitation, la musique ou la danse. ​

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Les sports équestres : "pré carré" de la noblesse et de l'armée.​

Depuis la conquête du cheval par l’homme, celui-là s’est révélé un allié indispensable pour se déplacer, chasser ou faire la guerre. Les Grecs sont les premiers à poser les bases d’un art de l’équitation en inventant le dressage et en utilisant les chevaux aussi bien pour les parades militaires que pour les premiers jeux olympiques. ​

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Gazon ou terre battue ? Le tennis dans tous ses états.​


Le tennis fait partie de ces nombreux sports que les Britanniques réinventent en cette deuxième partie du XIXe siècle. Le jeu de paume est ainsi remis au goût du jour, doté de nouvelles règles que les joueurs doivent scrupuleusement observer. Un arbitre est d’ailleurs là pour veiller à leur respect. Inventé en France au Moyen Âge, le jeu de paume se répand Outre-Manche après la bataille d’Azincourt, en 1415, lorsque le duc d’Orléans, fervent joueur est emprisonné en Angleterre pendant vingt ans. À l’époque, il est pratiqué directement à l’aide de la paume de la main, d’où son nom. ​

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Suzanne Lenglen, la naissance d'une légende.

C’est toujours en vue d’attirer et de fidéliser une riche clientèle qu’en 1927, la ville de Nice rachète à la société Nice lawn tennis club les terrains sportifs du Parc impérial. Modernes et somptueux, on les dit dignes d’être classés parmi les meilleurs du monde.

Ces courts sont désormais associés à une championne de la discipline, devenue légendaire. Bien que née à Paris, Suzanne Lenglen est une figure du tennis niçois des années 1920. Fille d’un riche industriel, elle grandit en Picardie mais passe tous ses hivers à Nice où le climat est plus favorable à sa santé fragile. Son père l’initie très tôt à la pratique du tennis et l’entraîne lui-même dans l’optique d’en faire une championne, ambition révolutionnaire à une époque  où les compétitions sont largement réservées aux hommes. Durant ses entraînements, elle n’affronte d’ailleurs que des partenaires masculins pour gagner en puissance de jeu. 

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Jeu de mains, jeu de vilains ? Quand la boxe s’assagit.​

Le combat au corps à corps existe depuis l’Antiquité. Pour les Grecs anciens, l’objectif est de satisfaire les plus bas instincts du public en proposant un divertissement brutal permettant la « purgation des passions ». Le mot boxe viendrait quant à lui du verbe anglais to box qui signifie « donner des coups avec ses poings ».

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Gymnastique pour tous !​

 

Sport historiquement hérité des jeux de la Grèce antique, la gymnastique (du grec gumnos, qui signifie « nu » ) se pratique dans un gymnase. Les athlètes (du grec athlos, lutte, combat) s’y consacrent à des activités sportives qui les préparent aux exercices militaires mais s’adonnent aussi à l’art, à la musique et à la philosophie.​

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Football et rugby. Sports de gentlemen ou de voyous ?​


La grande majorité des sports collectifs que nous connaissons aujourd’hui sont nés au Moyen Âge. Ils relèvent plus de l’affrontement viril où tous les coups sont permis et où on mesure sa valeur par rapport à l’adversaire que du loisir à proprement parler. L’origine du mot sport se trouve dans le vieux français « desport » qui signifie amusement, divertissement et est associé au plaisir physique ou de l’esprit. Le mot est plus tard anglicisé et s’accompagne aussi d’une notion éthique : « il faut être sport ou fair play ». ​

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Randonnée. À l’assaut de terras incognitas...​


C’est également en cette fin du XIXe siècle que la randonnée pédestre commence à émerger en tant que loisir, permettant d’allier agrément et instruction. Ce sont en tous les cas les raisons invoquées par les associations lorsqu’elles se déclarent auprès de la préfecture. Des randonnées sont organisées sur le littoral mais surtout dans les Alpes, dont on s’attache à propager la connaissance. Topographie, botanique, géologie sont les disciplines que l’on a à cœur de découvrir au moyen d’excursions faites en groupes. ​

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Les sports de glisse. La montagne comme nouveau terrain de jeu. ​

La conquête de la montagne se fait également par la pratique du ski. Inventé par les Norvégiens, le ski des origines sert avant tout à permettre les déplacements durant les longs mois d’hiver. Les expositions internationales organisées dans toute l’Europe à la fin du XIXe siècle contribuent à faire connaître la pratique au monde entier. Les militaires s’en emparent assez vite, particulièrement les chasseurs alpins stationnés dans le haut-pays et chargés de surveiller les frontières entre la France et l’Italie. ​

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Paris, 1924. Cent ans de jeux olympiques.​


Au mois de juillet 1924, la Ville de Paris organise la VIIIe Olympiade de l’ère moderne, plus connue depuis sous le nom de Jeux olympiques. L’histoire est célèbre. Le baron Pierre de Coubertin, né le 1er janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève, est un historien et pédagogue français pétri de culture anglo-saxonne à qui on doit, sur le modèle britannique, l’introduction des pratiques sportives dans les établissements scolaires français. Resté dans les mémoires comme le rénovateur des jeux nés à Olympie durant l’Antiquité et réintroduits en 1896 à Athènes, il est le fondateur du Comité international olympique (CIO) dont il est le président de 1896 à 1925. Également auteur des non moins fameux anneaux symbolisant l’union des cinq continents et de la rencontre d’athlètes du monde entier, le baron est, à l’instar de nombre de ses compatriotes, soucieux de former une jeunesse sportive, porteuse de valeurs de compétition et de camaraderie, dans un contexte géopolitique pourtant tendu. ​

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