Football et rugby. Sports de gentlemen ou de voyous ?​

Le football tel qu’il est encore pratiqué aujourd’hui est né au milieu du XIXe siècle. Il est l’héritier de la « soule » médiévale, pratiquée à l’aide d’une balle en Grande-Bretagne et dans le nord de la France. Cette balle, qui peut être une boule en bois ou une vessie de porc remplie de paille, doit être déposée dans un lieu prédéfini (mur, arbre, porche d’une maison…) faisant de la soule sûrement aussi l’ancêtre du rugby, voire du handball. Le but est d’opposer hommes mariés contre célibataires, ou habitants de différents villages, en équipes rivales.​

Le football moderne se pratique quant à lui dans un premier temps uniquement dans le cadre scolaire de lycées et d’universités anglais et est donc réservé à une élite financière. En 1848, les règles de Cambridge donnent un premier cadre. Rédigées par un groupe d’élèves de la célèbre université, elles sont le fondement du règlement actuel. Le professionnalisme est autorisé à partir de 1885 et la pratique s’ouvre ainsi plus facilement aux classes populaires, en tant que pratiquants ou en tant que spectateurs. Peu à peu il n’est plus considéré comme un sport « noble », à l’instar du cricket, du tennis, ou du rugby, ce qui explique sa faible diffusion dans les pays de l’Empire britannique, comme l’Inde ou l’Australie. ​

C’est le cas du football. Lorsque le club connu aujourd’hui sous le nom d’OGC Nice voit le jour en 1904, il est destiné à permettre la pratique de la gymnastique et de l’athlétisme. C’est l’usage en ce début de siècle que les clubs soient omnisports au moment de leur création. Son nom originel est d’ailleurs le Gymnaste club de Nice avant d’être rebaptisé Olympique gymnaste club de Nice. Ce n’est que quatre ans plus tard qu’une section consacrée au football y est ouverte. La mention « olympique » choisie pour désigner le club est une allusion aux jeux du même nom relancés en 1896 par le baron de Coubertin et désormais de fait, très à la mode.​

Comme il n’existe pas de stade à cette époque, on pratique son sport dans les vélodromes, ce qui permet d’accueillir du public puis de créer des championnats. C’est ainsi que s’opère le glissement entre loisir et compétition. ​

 

Héritier également de la soule, le rugby à XV tel qu'il est connu et pratiqué encore aujourd'hui, voit lui aussi le jour dans l'Angleterre victorienne, dans la ville de Rugby. Sport pratiqué dans les collèges et universités réservés à l'élite financière, il s'exporte naturellement sur tout le territoire britanique (Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique-du-Sud) ainsi qu'en France, en Argentine ou au Japon où il est introduit dans les villes portuaires par marins et commerçants anglais. Bien que William Webb Ellis, inventeur supposé de ce nouveau sport soit enterré à Menton, au cimetière du Vieux-Château, le rugby ne s'y est jamais véritablement imposé. Quelques exceptions subsistent néanmoins, comme le Stade niçois fondé en 1912 sous le nom de Racing club de Nice. 

Équipe de football de l’OGC Nice, 1930.​

Arch. dép. Alpes-Maritimes, 3 Fi 9232 (collection Roger Driès, droits réservés).

C’est en 1904 qu’est fondée à Paris par les représentants de sept pays européens la Fédération internationale de football association (FIFA) en vue de promouvoir le football. Les Britanniques refusent dans un premier temps de participer à une entreprise conçue par des Français avant de finalement se raviser. En 1930, c’est cette même fédération qui organise la toute première coupe du monde de football. ​

1 document


haut de page