Les sports équestres : "pré carré" de la noblesse et de l'armée.

Au Moyen Âge, l’essor de la chevalerie renforce l’importance du cheval. Apanage de la noblesse, il permet de distinguer les combattants « bien nés » de ceux issus de classes inférieures. L’art de monter à cheval constitue de fait la seule éducation dispensée aux jeunes aristocrates dont le but est de faire la guerre et de participer à des tournois.
À partir du XVIIe siècle, le socle des connaissances se renforce. L’étude des arts libéraux devient fondamentale mais ne dispense pas pour autant la pratique d’exercices physiques comme l’escrime, la danse ou l’équitation. La Révolution française, en chassant la noblesse, perd des cavaliers émérites et occasionne un énorme gaspillage de chevaux lors des assauts durant lesquels les cavaliers sont plus reconnus pour leur bravoure que pour leur aptitude à monter.
Avec la Restauration, les académies militaires renouent avec les traditions de l’Ancien Régime, dont le dressage. Maîtriser sa monture témoigne de son éducation et donc de son statut social.
Si au fil des siècles, usages guerriers et de loisirs sont intimement liés, ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que naît véritablement la notion de sport, lorsque l’usage du cheval se voit progressivement abandonné au profit des véhicules automobiles.
La vogue des paris sportifs née en Angleterre favorise l’exportation des courses hippiques tandis que d’autres disciplines font leur apparition, à l’instar du polo ou du saut d’obstacles.
Nice, concours hippique, 1927.

Les sports hippiques, partagent un peu le même destin que l’escrime. Allié idéal pour se battre ou se déplacer, le cheval est jusqu’à la fin du XIXe siècle réservé à un usage majoritairement militaire. Avec son abandon progressif au profit de véhicules automobiles, il devient peu à peu l’incarnation d’un loisir réservé à l’élite, lorsqu’il ne devient plus indispensable, mais un « luxe ». Pour autant, son héritage guerrier ne disparaît pas totalement dans la mesure où le dressage, le saut d’obstacle et le concours complet, les trois disciplines olympiques officielles sont issues de la tradition militaire.
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