Dans le grand bain (de mer).

Sur la Côte d’Azur, les palaces ouvrent en complément de leur activité hôtelière des établissements de plage à destination des baigneurs. En 1907, la ville de Nice en compte huit, qui proposent dans des cabines individuelles, des baignoires remplies d’eau de mer. Si certaines de ces structures sont éphémères et démontées à la fin de la saison d’hiver, d’autres sont ouvertes à l’année et proposent, comble du luxe, des bains chauffés, à l’instar du Negresco.
D’autres cabines permettent aux nageurs les plus intrépides de se dévêtir pour se baigner directement dans la Méditerranée. Leurs tenues qui nous semblent aujourd’hui très prudes sont pour l’époque assez révolutionnaires. Destinées à protéger la pudeur des baigneurs, elles contribuent malgré tout à exhiber pour la première fois les corps en public.
Progressivement, la plage cesse d’être un espace médical pour devenir un lieu de sociabilité et de distraction. Sous l’impulsion des Américains de plus en plus nombreux sur la Côte d’Azur des années 1920, le rapport au soleil et à la plage change. Les vêtements de bain rétrécissent et le teint hâlé devient à la mode lorsque la saison d’été supplante celle d’hiver. Pour autant le soin apporté à sa santé demeure et se transforme en culte du corps. Celui-ci, de plus en plus dévêtu, se doit d’être athlétique. Le bord de mer confirme décidément son statut de terrain privilégié pour pratiquer de l’exercice physique. Toujours sous l’influence des Américains, les Maralpins découvrent le ski nautique et d’autres sports alliant loisir et sensations fortes.
Bien des années plus tard, la Côte d'Azur demeure une destination privilégiée pour la baignade et le loisir. Mais la natation, devenu sport olympique depuis 1896 trouve dans les Alpes-Maritimes une terre d'élection où se distinguent de grands champions dans le domaine de la compétition. Les Cercle des nageurs d'Antibes ou l'Olympic Nice natation ont permis l'entrainement d'athlètes de haut niveau à l'instar d'Alain Bernard (1983), de Yannick Agnel (1992) ou de Camille Muffat (1989-2015).
La rade de Villefranche est quant à elle un site où se déroulent depuis 1996 des compétitions d'apnée par équipe. Plusieurs records du monde y ont été battus.
La Côte d’Azur l’été, 1935
La « Côte d’Azur l’été ». Si le slogan paraît aujourd’hui une évidence, cela n’a pas toujours été le cas. Pendant des décennies, la saison touristique se déroule l’hiver, du 1er novembre au 1er mai. Après cette date, les hivernants fuient la chaleur du Sud pour rejoindre les grandes capitales du nord de l’Europe. Vidés de leurs clients, les établissements hôteliers ferment leurs portes. C’est compter sans l’influence d’un couple de riches américains, les Murphy, qui, tombés amoureux de la Riviera et dotés d’idées avant-gardistes, lancent la mode de passer l’été au soleil. Dans leur sillage, de nombreux artistes et compatriotes les rejoignent pour profiter de la plage et importent la pratique du ski nautique, tout juste inventé aux États-Unis. Pour la Côte d’Azur, une nouvelle ère commence.
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